| Grâce à l'association La Rochellelivre, l'illustrateur Florent Silloray a rencontré des classes du collège de Montguyon le mardi 18 mars.
Et le soir à 18h, il était l'invité de la médiathèque pour le plus grand bonheur des petits et des grands.
Un moment magique : de l'émotion, de la passion, des voyages .... dans le temps et dans l'espace !
Un grand merci à l'équipe de la médiathèque qui a permis cette rencontre !
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Florent Silloray qui vit à La Rochelle, est illustrateur de livres jeunesse depuis 10 ans et auteur de BD avec la sortie actuellement de sa première BD .
Grand voyageur, Florent Silloray a travaillé sur une collection spécifique pour les enfants : Carnets de voyage qui permet aux enfants de voyager dans la vie d'un enfant de leur âge et de découvrir la vie au quotidien et la culture de ce pays. Il a illustré 5 titres : Sénégal, Inde, Guadeloupe, Japon, Espagne.
Il a eu la chance de vivre 2 ans au sein des tribus kanakes. Le magnifique album Lifou, co-écrit avec D. Lévy, aux éditions Sarbacane, retrace l'histoire d'un petit-fils qui a du mal à s'intéresser à la culture de son grand-père. "J'ai remis en dessin tout ce que j'ai vu là-bas".
Il a aussi réalisé pour l'album : Voyages autour du monde- de très grandes illustrations panoramiques pour que l'enfant, entièrement immergé dans l'image, soit le plus proche possible, dans une autre culture.
Il a une tendresse particulière pour un album qui se passe dans l'univers de la forêt amazonienne, l'histoire d'un jeune indien et d'un singe sapajou : Yancuik le valeureux.
"Dès qu'il y a des palmiers qu'il fait chaud, on m'appelle. C'est ma spécialité."
Mais Florent Silloray ne souhaite pas s'enfermer dans un style. "Chaque histoire nécessite un style d'illustration particulier". Certains de ses illustrations, selon les livres, ont été réalisées à la peinture, d'autres à la plume, d'autres en papiers découpés...
Le style est aussi adapté au lectorat ; selon l'âge des lecteurs, l'univers graphique est différent. Le graphisme peut-être simple ou ludique ou bien plus réaliste.
Quand un livre se vend bien, les éditeurs ont tendance à demander à l'illustrateur le même style. "C'est parfois difficile d'imposer aux éditeurs des styles différents."
Florent Silloray nous a longuement parlé, avec émotion et tendresse, de son dernier livre : Le carnet de Roger, une superbe BD qui "met en dessins" des carnets de prisonnier ( guerre 39-45) de son grand-père Roger. A la mort de ce grand-père dont il était très proche, en 2002, sa famille a retrouvé un carnet intime ainsi que des photos envoyées à sa fiancée.
Ce carnet écrit au crayon de bois, retraçait sa vie de soldat puis de prisonnier dans un commando de travail dans une mine de charbon (de septembre 1939 au 1er hiver de sa captivité en Prusse orientale).
Florent Silloray a essayé de retrouver tous les lieux où son grand-père était allé et qui étaient notés dans son carnet (forêt des Ardennes, les bords de la Meuse, ....) : cette enquête lui a pris 2 ans. Il a ainsi pu vérifier que tout ce qui était écrit dans le carnet était vrai et voir les différents endroits, commencer à les dessiner, à prendre des "notes" .
Il lui a fallu 5 ans en tout pour réaliser cette BD.
Le choix du cadrage à l'épaule pour ces dessins donne l'impression que l'on marche à côté de Roger et que le lecteur l'accompagne dans ses aventures. Florent nous confie que parfois, il avait l'impression que son grand-père Roger était là, regardant par dessus son épaule les dessins qu'il était en train de réaliser.
Les pages sépia sont la transcription exacte du carnet ; les mots sont ceux écrits par Roger, il a même gardé les rares fautes d'orthographe sans rien changer.
Les pages en couleurs racontent l'histoire de l'enquête : il avait envie de mettre dans la BD les témoins rencontrés lors de son voyage sur les traces de son grand-père. Il s'est dessiné aussi.
Ce livre qui vient de paraître a beaucoup de succès. Il y a peu de livres sur les prisonniers de guerre de 39-45, et encore moins de BD. Le hasard fait qu'une autre BD sur ce sujet vient aussi de paraître : Stalag II B illustrée par Tardy.
Aux jeunes lecteurs qui étaient présents -et dont certains avaient réalisé une petite bande dessinée qu'il a gentiment dédicacée- il a expliqué quelques clés de l'art de la bande dessinée. Il a souligné l'importance de l'ellipse, base de la BD selon lui. "On fait confiance au lecteur pour faire le lien entre deux images, imaginer ce qui se passe et qui n'est pas dessiné". De même, il y a un dialogue entre le texte et l'image afin que le lecteur travaille.
Questions posées par les enfants :
Comment êtes-vous devenu illustrateur ?
Je suis un enfant qui dessinais et je n'ai jamais arrêté.
Comment arrivez-vous à vous mettre dans la peau de l'enfant ? "je m'imagine quand j'étais petit"
A quel âge avez-vous commencé
- à dessiner ? en 1999
- à faire ce métier pour illustrer des livres pour enfants ? Il y a dix ans et j'ai 42 ans.
Avez-vous eu déjà un livre refusé par un éditeur ? Non car c'est l'éditeur qui vient me voir quand il a déjà choisi de faire un livre avec une histoire.
Où travaillez-vous ? je travaille dans mon atelier à la Rochelle.
Quel album pour la jeunesse (que vous avez illustré) préférez-vous ? Lifou parce que c'est le premier album qu'il a écrit et illustré mais aussi Yancuik le valeureux car "il est mal aimé", il s'est peu vendu, perdu au milieu de tous les livres nouveaux qui paraissent chaque année.
Quelles études avez-vous fait pour devenir illustrateur ?
J'ai fait l'Ecole des Beaux Arts, c'est là qu'on retrouve beaucoup de bons dessinateurs.
Combien gagnez-vous sur un livre ? Sur un livre qui coûte 25€ comme le carnet de Roger, il y a 2,50 € pour l'auteur ; le reste est pour le distributeur, le libraire, l'éditeur, l'imprimeur..
La rencontre s'est terminée par une séance de dédicaces illustrées, évidemment ! |
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